LE BILAN POSTURAL : L’EXAMEN COMPLET DE LA POSTURE

Près de 30% des français souffrent de douleurs chroniques. Elles compromettent le bien-être et handicapent la vie quotidienne des personnes touchées. Heureusement, aujourd’hui, nombreuses sont les solutions afin de les soulager. Cependant, il arrive que malgré tous les rendez-vous médicaux chez des spécialistes, les médicaments, les traitements non pharmacologiques, … Rien ne fonctionne. Dans cette situation, pour soulager les douleurs, il faut en comprendre la cause. Soit être en mesure de détecter le dysfonctionnement à la source afin de le traiter.

C’est justement pour venir en aide à ce type de cas que les experts en posturologie ont développé le bilan postural.

 

 

Le bilan postural, qu’est-ce que c’est ?

Le bilan postural est un examen complet qui consiste à étudier l’ensemble la posture d’un individu. Cet examen clinique est un outil de diagnostic pour le praticien. Il n’a pas pour but de traiter le trouble postural, la douleur ou une quelconque pathologie mais bien de détecter d’où vient le problème.

Il se déroule en plusieurs étapes, afin d’analyser le système postural d’aplomb (S.P.A.) de la personne dans son ensemble. En effet, le S.P.A. est ce qui permet au corps humain de maintenir un équilibre postural : en station debout, statique ou en mouvement, dans l’espace. Et ce système dispose de 6 capteurs sensoriels (les pieds, les yeux, les oreilles, la mâchoire, la peau, les articulations) qu’il faut analyser séparément pour savoir lesquels posent problème. Après avoir effectué l’ensemble des tests, le posturologue est en mesure de déterminer le ou les capteurs qui sont à l’origine du déséquilibre et de faire un diagnostic postural complet. Ce diagnostic permet au praticien et à son patient de déterminer les solutions médicales adaptées afin de soigner les capteurs mis en cause.

L’importance de diagnostiquer l’asynchronisme d’un capteur

Lorsqu’un capteur sensoriel présente un dérèglement ou un dysfonctionnement, cela agit sur l’ensemble de la posture : la tête, les épaules, les hanches et les pieds ne sont plus alignés. Même si bien évidemment, le corps s’adapte pour compenser, des douleurs peuvent quand même apparaître. Cela semble difficile à imaginer mais une cicatrice, une mâchoire décalée, des pieds plats, etc, peuvent entraîner à eux seuls un déséquilibre qui impactera l’ensemble de la posture et causera donc des problèmes plus importants.

D’où l’importance de la posturologie et du bilan postural : c’est le moyen de détecter quels capteurs entraînent la mauvaise posture. A partir de là, le spécialiste connaît la raison du déséquilibre postural et donc de la douleur.

Comment se déroule un bilan postural ?

Le bilan se divise en 3 étapes dans le but d’avoir une vision globale des capacités d’équilibre d’un individu et donc permettre un diagnostic postural complet.

Etape 1 : la classification des déséquilibres posturaux

Cette première étape permet de déterminer la classe du déséquilibre postural ainsi qu’une orientation diagnostique du ou des capteurs incriminés.

Elle consiste en un examen à la Verticale de Barré qui est un incontournable en posturologie.

Pour mener à bien cet examen, on utilise un positionneur sur lequel la personne se tient en position debout. Un laser est projeté à la verticale :

  • – La personne est de dos : normalement, la ligne rouge se projette au milieu du bassin, le long de la colonne vertébrale et de l’arrière de la tête. Si ce n’est pas le cas, on détermine immédiatement qu’un trouble postural est présent.
  • – La personne est de profil, afin de comprendre comment elle se tient debout (dos en avant, en arrière, …) grâce à la ligne qui doit en théorie aller de l’oreille à la cheville en passant par l’épaule et la hanche.

Durant ces tests, le médecin demande à la personne de faire des mouvements (tourner la tête lentement au maximum à droite puis à gauche, flexions, auto-correction, …) afin de voir si cela change la position de la projection laser.

Tous ces tests servent à reconnaître à quel type de déséquilibre nous avons à faire et à tester les capteurs dans leur ensemble.

Grâce à cet examen, on peut aussi tester le capteur peau. En effet, une cicatrice peut créer des déséquilibres. Il faut donc faire ces tests en neutralisant momentanément l’impact postural de la cicatrice.

Ainsi, on a déjà une vue d’ensemble de ce qui pourrait poser problème avant de commencer l’étape 2.

Etape 2 : Tests des capteurs sensoriels

La deuxième étape, c’est l’ensemble des tests, afin d’étudier les 6 capteurs sensoriels. Pour se faire, le praticien utilise plusieurs dispositifs médicaux. Cette étape se réalise en une quinzaine de minutes.

1. Tout d’abord, ce sont les pieds qui sont analysés, grâce à un podoscope.

  • – Test sur 2 jambes pour rechercher des asymétries entre le pied droit et le pied gauche grâce aux empreintes plantaires mises en avant par le podoscope.
  • – Test sur une jambe afin de contrôler l’adaptation et l’équilibre du pied : normalement il y a une modification de l’empreinte et de l’axe du talon si le capteur n’est pas impliqué dans le déséquilibre.

2. Ensuite, on se concentre sur les capteurs céphaliques (mandibulaires, oculaires et vestibulaires) avec le plateau mousse . Ce dernier accentue aussi les asymétries pelvi-pédieuses. Ainsi, différents tests sont possibles :

  • – Test de l’oreille interne : recherche d’un déséquilibre majeur possible.
  • – Test de flexion en avant pour les yeux et mâchoires : recherche d’une asymétrie.
  • – Test scapulaire : recherche d’une asymétrie franche du tonus.
  • – Test de convergence : recherche d’une asymétrie franche du tonus

3. Maintenant, il faut s’assurer que le capteur visuel ne présente pas d’asynchronisme avec le test de Maddox et le cover test.

  • – Test de Maddox, pour contrôler le parallélisme des yeux : recherche d’un décalage.
  • – Test Cover test : recherche d’un mouvement.

Cet examen permet aussi de mesurer l’impact d’un traitement postural sur les yeux.

Etape 3 : Plan d’action

Après avoir récolté l’ensemble des données lors des tests et diagnostiquer les déséquilibres, le rôle du praticien est de proposer des solutions adaptées. Il existe pour chaque capteur mis en cause un traitement médical adapté à l’asynchronisme. Ainsi, le médecin se doit de rediriger son patient vers les professionnels de santé et les disciplines adaptées :

  • – Les pieds : le podologue (semelles orthopédiques)
  • – Les capteurs céphaliques : ORL, dentiste, stomatologue, orthoptiste, ophtalmologue (rééducation, gouttière, lunettes, …)
  • – Le système musculo-articulaire : kinésithérapeute, médecin rééducateur
  • – …

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